mercredi 12 mars 2025

Doit-on posséder tout ce qui nous plait ?

« Les choses que l’on possède finissent pas nous posséder »

Tyler Durden dans Fight Club, écrit par Chuck Palahniuk


Connaissez-vous le bernard-l’hermite ? 

C’est un petit mollusque invertébré qui a un comportement étonnant. Il a un corps tout mou et est donc très vulnérable. Que fait-il ? Il squatte des coquilles vides et s’y réfugie en s’y accrochant avec ses quatre pattes arrière et avance, en tirant sa coquille, avec ses quatre pattes avant. Il doit souvent changer de coquille en grandissant.

Il a répondu à son besoin de sécurité, bien compréhensible en recourant à un objet extérieur à lui, une coquille vide. Mais en échange, il a perdu de sa mobilité et subit des contraintes, en changer régulièrement et en dépendre. La sécurité a un prix !

L’homme est un peu comme ce bernard-l’hermite. Se sentant vulnérable, il recherche la sécurité dans la possession de biens matériels extérieurs à lui-même, il se crée une sorte de cuirasse avec laquelle il se sent plus en sécurité. En échange, il accepte des contraintes comme :

  • La préoccupation constante d’avoir assez pour faire face aux nécessités de la vie et aux coups du sort
  • La nécessité d’avoir assez d’argent pour acheter ce qu’il pense être nécessaire ou ce dont il a envie
  • La peur de perdre ou d’être volé
  • Le souci de protéger ses biens, de les entretenir, de les remplacer
  • La dépendance qu’il s’est créée par ses possessions


Devenir minimaliste, ça veut dire ne pas dépendre de tes possessions matérielles pour être heureux.

Devenir minimaliste, ça ne t’empêche pas de posséder tout de même un certain nombre de choses.

Mais seulement des choses qui te servent vraiment.

Tout est fait pour nous donner envie de recréer le monde extérieur chez soi avec des équipements de plus en plus perfectionnés et accessibles. On cherche alors des solutions pour gagner de la place, pour ajouter de nouveaux objets, se créer un home cinéma à la maison, aménager une salle de sport, une bibliothèque,…


Mais on peut également faire le choix de profiter sans posséder : 

aller au cinéma ou dans une salle de sport quand on en a envie par exemple.


La décision de posséder pour soi un objet est personnelle et dépend de nos envies, de notre capacité financière et de nos besoins propres.

Pour prendre la bonne décision, il faut donc prendre en compte tous les facteurs : a-t-on suffisamment d’argent, de place, mais aussi de temps pour l’entretenir ? Préfère-t-on être seul chez soi ou sortir et partager les biens matériels avec d’autres personnes ?

 

Mais outre l’aspect personnel, réduire ses possessions est aussi un acte social et environnemental : les objets sont faits pour être utilisés.


Donner un objet n’est pas gaspiller si celui-ci servira ensuite à une autre personne. Au lieu de le faire dormir au fond d’un placard, il retrouvera une utilité et permettra à quelqu’un d’autre d’en profiter.

De plus, lui donner une seconde vie c’est produire un objet neuf en moins et c’est donc autant de ressources économisées.

 Le marché de l’occasion a beau se développer, beaucoup d’objets de seconde main ont une valeur marchande très faible au vu du temps nécessaire pour les vendre. Il existe beaucoup d’associations qui reprennent tout ce dont vous ne voulez plus. Ce système est gagnant pour tout le monde : vous ne perdez pas de temps à vous débarrasser de vos objets et vous faites une bonne action en soutenant l’économie solidaire.


Il nous faut aussi être attentifs et nous armer d’un bouclier “anti-superflu” pour éviter de nous retrouver avec des choses dont nous n’avons aucun besoin.

Dans certaines situations de la vie courante, cela est très simple. Par exemple, nous pouvons dire “non merci” aux personnes qui nous tendent un prospectus dans la rue, à la vendeuse qui nous offre un échantillon, au maraîcher qui nous propose un sac en plastique. Nous pouvons également laisser sur place les stylos et les calepins mis à notre disposition lors de conférences, la boîte de dragées du mariage de nos amis que nous ne mangerons jamais ainsi que le livre offert par notre libraire mais qui ne nous intéresse pas vraiment.


Voici quelques astuces pour limiter les nouveaux objets :

Des espaces de rangement limités :
plus on a d’étagères, de tiroirs et de placards, plus il y a de chances pour qu’on les remplisse ! Je préfère donc posséder le strict minimum en terme de mobilier.

Patienter avant l’acquisition d’un nouvel objet
j’achète rarement un objet la première fois où je le vois, que ce soit sur internet ou en magasin. J’essaie généralement de mettre l’idée de côté pendant quelques jours, semaines ou mois. Ce temps de réflexion me permet de savoir si cet objet me plaît réellement et si j’en ai vraiment besoin : si c’est le cas, j’ai tendance à y repenser régulièrement et sinon, je l’oublie complètement !

Adopter la règle « un qui rentre, un qui sort » :
si je décide d’acquérir un nouvel objet, j’en fais sortir un autre de chez moi de la même catégorie. Par exemple, si je m’offre un gilet, j’en enlève un de ma penderie pour le donner ou le vendre. Bien évidemment, je n’applique pas cette règle systématiquement car parfois, un nouvel achat vient tout simplement combler un nouveau besoin.

Faire les magasins quand on en a besoin 
: il fut un temps où je rentrais dans certains magasins « juste pour voir » et il m’arrivait d’en ressortir avec un vêtement, un accessoire ou un livre dont je n’avais absolument pas l’utilité. Désormais, je mets très rarement les pieds dans un magasin à moins d’y chercher un objet précis. 

Répertorier ses achats
cela peut nous aider à mieux visualiser ce que nous dépensons dans chaque domaine (alimentation, vêtements, loisirs…) et à prendre conscience de nos achats superflus.


En fin de compte, le minimalisme est un cheminement perpétuel qui implique un  véritable travail d’introspection et une réévaluation régulière de ses besoins afin de s’entourer uniquement de ce qui contribue à notre bien-être au quotidien.

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