mercredi 21 août 2019

Faire ou ne pas faire des listes ?

Dominique Loreau nous vante les bienfaits divers et variés des listes. Elle a même écrit un livre sur le sujet :  L'art des listes: Simplifier, organiser, enrichir sa vie

Mais ces listes nous facilitent elles vraiment la vie ? ou peuvent elles au contraire se révéler être une obligation supplémentaire ?




Flow


Lister et Tchéquer chaque item réalisé semble être un bon moyen de se motiver et surtout de ne rien oublier, tout en allégeant notre charge mentale. Mais du coup, ces choses écrites noires sur blanc deviennent formelles et peuvent nous hanter au lieu de nous libérer.

Arjan Zuidhof, coach en management, pense que la réalité est trop mouvante pour être planifiée à l'avance sur des listes. A cause d'imprévu, ce qui devait être fait est reporté et on culpabilise. Et les listes n'en finissent pas de s'allonger.

David Allen, auteur de S'organiser pour réussira longtemps était adepte des listes mais en y regardant de plus près, il s'est aperçu que sa to-do list se transformait peu à peu en liste de souhaits. Il y notait tout ce qui lui passait par la tête mais qui n'était pas vraiment nécessaire et important ou urgent. 


Faut-il en finir avec ces to-do lists ? 

Pas exactement.
C'est vrai que faire une liste c'est ajouter une tâche supplémentaire mais c'est un excellent stimulant pour le cerveau, explique la psychologue Margôt van Stee, à condition que cela ne stresse pas davantage la personne. Pour elle , il faut définir le degré d’importance et mettre des dates butoirs en conséquence. Cela nous oblige à nous demander ce que nous désirons vraiment.

Le problème avec les listes est que nous ne pensons jamais à tout ce qui a été réalisé mais restons braqué sur le pauvre item non réalisé. On appelle cela "l'effet Zeigarnik" ( ou oui on lui a même donné un nom😁 ). Une méthode pour ne pas tomber dans le panneau serait de souligner en couleurs joyeuses ( au lieu de barrer ou cocher) les tâches exécutées. Une autre méthode pour éviter l'effet Zeigarnik a été inventée par l’industriel japonnais Toyota ( rien que ça !) : il préconisait à ses employés de faire 3 colonnes : "à faire" "en cours" et "terminé". Et de coller des post-it dans les colonnes et ne les bouger au fur et à mesure mais jamais plus de 3 dans la colonne "à faire".

Mais au niveau personnelle ( donc pas au travail) ces listes ne sont-elles pas une hérésie? Les choses vraiment importantes comme passer du temps avec ses enfants, voir nos amis, ne figurent jamais sur ces listes. c'est ainsi que Tony Crabbe, auteur de Plus jamais débordé(e) ! est partisan de jeter toutes ces listes. Il dit : " faites le tout simplement!"

Une autre vue, est de lister ses pensées positives , plutôt que les corvées à faire. Le professeur Barbara Fredrikson nous propose de lister chaque jour quelques activités qui nous font plaisir, comme prendre un café avec une amie ou faire une promenade.


L'idéal en somme est de bannir les listes à rallonge.

Pour Jelle Hermus, auteur de La voie rapide vers une vie presque parfaite  ( non traduit) :

"3 tâches, c'est le nombre idéal pour une journée fructueuse, c'est un défi à la portée de tous qui fait gagner en confiance en soi.  S'autoriser à faire ce qu'on a envie de faire sur le moment est meilleur pour notre santé mentale que tout noter frénétiquement."





inspiré d'un article du Flow n°34 / 2019

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